Paris16info

Une énorme coquille inclinée de 15 000 places, haute de 37 m avec un toit rétractable, et longue de 200 m, deux autres terrains annexes avec des tribunes de 2 500 et 1 000 places : l’extension de Roland-Garros à la porte d’Auteuil (XVIe), sur 2,5 ha, promet d’être spectaculaire. La Fédération française de tennis (FFT) a désigné hier le lauréat du concours d’architecte pour construire le dôme.

C’est le Français Marc Mimram qui aura l’honneur de moderniser l’un des plus prestigieux sites de compétition de tennis au monde.
Dans les cartons depuis des années, cette extension devient chaque année plus indispensable : malgré sa renommée, le tournoi de Roland-Garros, où aucun court n’est couvert, est menacé par des villes comme Madrid. « L’enjeu est énorme, insiste Marc Mimram. Sans court couvert, Paris risque de perdre sa place dans le Grand Chelem. Melbourne est déjà couvert, Wimbledon le sera cette saison. Flushing Meadows va bientôt l’être. Madrid a déjà trois courts couverts… »

Si la FFT parvient à boucler le financement (plus de 120 M€ dont 20 M€ de la mairie de Paris), les travaux pourraient démarrer en .

Mais pour cela, il faudra bouleverser la porte d’Auteuil. A l’étroit sur son site historique, Roland-Garros n’a qu’une solution pour s’étendre : construire sur l’actuel stade municipal Georges-Hébert, le long des Maréchaux, qui accueille plus de 4 000 scolaires chaque année. L’équipe de Bertrand Delanoë a mis au point un jeu de chaise musicale : les activités de Georges-Hébert seront transférées sur les pelouses centrales de l’hippodrome d’Auteuil voisin, que la mairie vient de récupérer. Au milieu de l’hippodrome, un terrain de rugby sera construit, ainsi que deux terrains de grands jeux et une piste d’athlétisme.
Un vaste chamboulement décrié localement par le député-maire UMP du XVIe , Claude Goasguen : « Cette hypothèse de construction sur Hébert est intenable. Cela coupe en deux Roland-Garros : il faudrait franchir le périphérique pour aller d’un site à l’autre, ce qui bloquerait la circulation pendant les quinze jours du tournoi. Je demande de poursuivre la réflexion. »
De son côté, l’architecte avance que la création d’un jardin à côté du dôme pourrait profiter aux Parisiens en dehors des périodes de match « et rapprocherait le bois de Boulogne du boulevard Murat ».
Pour l’instant, la mairie de Paris maintient donc son scénario. Pour son projet à l’hippodrome d’Auteuil, elle doit attendre le feu vert de la commission des sites chargé de préserver les bois parisiens. Si elle l’obtient, les travaux pourraient commencer cet automne pour que tout soit prêt en , lorsque le chantier d’extension de Roland-Garros serait lancé, pour une livraison en 2012/.

Sébastien Ramnoux et Eric Le Mitouard | 14.05.2009, 07h00